Pour accompagner les différents passages de la vie
La cérémonie laïque de mariage ou « cérémonie d’engagement » est LA plus connue des cérémonies laïques. Mais elle n’est pas la seule ! Grossesse, naissance ou adoption, décès… sont aussi des moments forts de la vie qui méritent d’être marqués et accompagnés.
Il existe des sociétés très organisées autour des rites, mais dans la nôtre, qui se détache de plus en plus des institutions religieuses (seule 15% de la population française est pratiquante), il n’en reste pas beaucoup. Or les rites et par extension les cérémonies ont un vrai sens pour les êtres humains, une vraie valeur au-delà du contractuel, du légal ou de l’institution pour accompagner les bouleversements émotionnels et identitaires traversés au cours de la vie (en sachant que ces bouleversements sont rarement « tout positif » ou « tout négatif », ça, les psychologues le savent bien).
L’avantage de la cérémonie laïque, c’est que la forme peut être imaginée et adaptée pour correspondre pleinement aux besoins, à l’histoire, au vécu, à la philosophie des personnes. Elle peut être construite pour remplir les trois fonctions principales d’un rite : marquer une étape (qu’il s’agisse d’un passage ou d’un ancrage), faire communauté (et y prendre une place) et transmettre (à travers les générations, les relations…).
Voici donc quelques exemples de cérémonies laïques, autres que celle du mariage !
La cérémonie de baptême laïc (ou de parrainage laïc)
Contrairement au mariage civil, qui est un contrat passé par les époux devant la loi, le baptême civil n’a pas de valeur juridique et surtout, la cérémonie en mairie se résume en général à une signature expéditive des parrains-marraines sur un registre (qui n’a, je le rappelle, pas de valeur officielle)… sans compter que certaines municipalités ne le proposent tout simplement pas.
Or, les parents non-religieux, agnostiques, athées ou de croyance mixte peuvent aussi avoir envie de marquer et célébrer l’arrivée d’un enfant au monde, l’accueillir au sein de sa communauté familiale et amicale, et lui offrir des soutiens pour les moments forts de son existence !
Il est aussi possible d’évoquer la fratrie et la place de chacun des membres de la famille dans la cellule familiale.
Les intentions: présenter/accueillir l’enfant dans la famille, lui transmettre son histoire, lui donner des référents et des soutiens pour grandir, donner une place particulière aux parrains-marraines…
Les formes possibles : à l’initiative des parents, en présence de la famille plus ou moins élargie ou avec seulement les parrains-marraines.
Quelques inspirations* : Discours, rituels de la capsule temporelle, de l’arbre, transmission d’objets ou de récits familiaux…
*Je tiens à rappeler qu’un rituel ou un temps fort doit toujours être choisi pour son sens et être adapté au contexte, et pas uniquement choisi pour son esthétique ou par convention – ce serait dommage !
(c) Alice Emeriau
La cérémonie de "blessing-way" ou "mother-blessing" (de maternité)
L’utilisation du terme anglo-saxon « blessing-way » est sujette à controverse car certains l’associent à une démarche d’appropriation culturelle, celle d’une coutume de bénédiction d’origine Navajo. En réalité, de nombreuses cultures pratiquent des cérémonies et des rites centrés autour de la future mère et il n’existe simplement pas encore à ma connaissance d’appellation francophone pour cela.
La cérémonie de blessing-way se déroule en général au troisième trimestre de grossesse, autour du 7ème ou 8ème mois, et est bien différente des fêtes prénatales que sont la gender-reveal (qui consiste à révéler le genre, fille ou garçon, du bébé à venir) et la baby-shower (qui consiste à souhaiter la bienvenue au futur bébé en le couvrant de cadeaux).
Les maîtres-mots de ce moment sont bien-être, détente (on évite les récits d’accouchement-catastrophe…) et soutien. Le partage tient une grande place, que ce soit celui des expériences de grossesse, d’accouchement et de post-partum, et des émotions qui accompagnent cette période charnière de la vie de la femme.
Les intentions : célébrer la vie, la féminité et la sororité, entourer la future maman, lui donner de la force pour l’accouchement et/ou le post-partum, dans une approche symbolique ou holistique.
Les formes possibles : à l’initiative de la future maman ou de son entourage, souvent uniquement avec des femmes (elles-mêmes mamans ou non) proches de la future maman, de toutes générations (les hommes et les enfants peuvent aussi être conviés en fonction de l’intention de la cérémonie).
Quelques inspirations : méditations (guidées ou non), cercles de parole ou de chant, rituel de lien, de bougies, tableau de visualisation, empreintes, massages, séance de yoga collective…
La cérémonie laïque funéraire (ou d'hommage)
Pour des raisons diverses, principalement de croyances, on peut souhaiter ne pas intégrer d’aspect religieux lors des obsèques d’un proche. Mais en pratique, qui d’entre nous a déjà assisté à une cérémonie funéraire ailleurs que dans un lieu de culte? Dans ces rares cas, la cérémonie est célébrée soit au cimetière, au crématorium ou dans une chambre funéraire (à noter que rien n’empêche de la célébrer dans un lieu privé ou privatisé – et même en plein air !).
Lorsque l’entreprise funéraire ne travaille pas avec des officiants spécialisés, le rôle de maître de cérémonie est souvent confié à un opérateur de pompes funèbres ; malheureusement, ces personnes ne sont pas toujours formées de la même manière que les officiants de cérémonie laïque professionnels et le degré de personnalisation, la qualité de l’accompagnement et de l’office s’en font ressentir. Heureusement, de plus en plus d’entreprises funéraires l’ont compris et pourront vous proposer de vous tourner vers un officiant de cérémonie funéraire indépendant, dont la création de cérémonie laïque est la spécialité (qu’elle soit uniquement funéraire ou non).
Le temps de création étant forcément plus resserré que pour une autre cérémonie, cela demande de se sentir en confiance rapidement avec l’officiant pour pouvoir lâcher prise et lui confier l’histoire du défunt, la nature des liens qui vous unissent, vos souvenirs communs, les émotions qui vous traversent, etc. ; l’objectif est de vous permettre de rendre hommage au défunt en accord avec ses volontés, ses croyances, les vôtres et votre vécu commun.
Et si on n’y a pas pensé sur le moment et qu’on a effectué par convention une cérémonie religieuse qui ne nous a pas pleinement satisfaits ? Dans ce cas, la « cérémonie du souvenir » peut se faire ultérieurement, à la date anniversaire ou à une autre date symbolique pour le défunt.
Les intentions : se souvenir de la personne disparue, lui rendre hommage, l’accompagner dans la mort selon ses propres convictions et croyances, se soutenir ensemble dans le deuil.
Les formes possibles : à l’initiative des proches, en présence de la famille plus ou moins élargie, chez soi ou au funérarium, avant ou après la crémation ou l’enterrement.
Quelques inspirations : Discours, lectures de texte, partage de chants et musique, temps de recueillement, rituels de bougies, de transmission d’objet, livre de condoléances…
Inspiré.e : comment créer une cérémonie laïque ?
Ça vous parle, et vous vous demandez comment organiser une de ces cérémonies ?
J’ai écrit beaucoup de guides autour de la création de cérémonie laïque de mariage que vous pouvez retrouver ici, mais pas autour des autres cérémonies. Voici tout de même quelques principes-clés : déterminer le sens que prend cette cérémonie pour vous (ou pour la ou les personnes à qui elle s’adresse), comment elle s’inscrit dans votre histoire et vos valeurs, et enfin, quels seront les goûts et les symboles qui parlent aux concernés.
Viendront ensuite le choix du lieu, de la date, des intervenants, des rituels, des textes… bref, comme d’habitude, de la forme ! Il en existe forcément une adaptée, quel que soit le moment que vous envisagez de marquer : un emménagement dans un lieu fondateur, une adoption, un anniversaire, un renouvellement de vœux …
Au final, gardez en tête que les intentions, la forme et les inspirations partiront à 100% de vous et de la signification que vous voulez donner à ce moment. Il n’y a plus qu’à créer librement !
Envie d’être accompagné.e dans la création et l’office d’une cérémonie laïque, pour vous-même ou pour un.e proche ? Comprendre le sens, les envies et l’histoire des personnes, les retranscrire et les aider à traverser leurs grandes étapes de vie est ce qui m’anime profondément. Contactez-moi pour imaginer ensemble la cérémonie qui vous correspond !
Comments